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Paléontologie du requin

 

 

Résistance aux crises écologiques majeures

 

Le requin a survécu à plusieurs crises majeures depuis 400 millions d'années. En effet, peu d'êtres vivants auraient pu faire de même. C'est pourquoi, réellement adapté à son milieu, ce dernier est un prédateur remarquable. 

 

Apparus vraisemblablement au Dévonien, les requins dits « modernes » semblent être survenus plus tardivement au mésozoïque. Ce sera à l'issu du Jurassique que les requins et les raies se distingueront. Ces derniers ont été sujets à quelques améliorations au niveau du squelette cartilagineux ainsi qu'au niveau de leur cerveau. En effet, les lobes olfactifs se sont vus être agrandis et l'articulation de la mâchoire améliorée pour permettre une ouverture plus grande de la cavité buccale.

 

Cependant, c'est au Crétacé que ces espèces vont connaître un vrai développement. En effet, on sait que, historiquement parlant, il y a eu une véritable explosion de la biodiversité à cette période-là.

De ce fait, le nombre de proies ayant augmenté de manière exponentielle a permis ainsi aux Chondrichtyens de se développer. Ces derniers, étant les principaux prédateurs, avait donc largement assez de ressources (et peu de menaces) leur permettant de se multiplier au maximum.

 

 

Le requin est capable de s'adapter à la température de l'eau grâce à un muscle dit « rouge » ou « sombre ». Il s'agit d'un muscle capable de garder une température élevée dans l'organisme, facilitant ainsi une nage active même dans des eaux froides. Ce muscle est une preuve de l'incroyable capacité d'adaptation du requin.

Malgré tout, ce muscle existe aussi chez certains poissons comme le thon.

Suite à une étude réalisée en Alaska par une équipe de la National Science Fondation, il a été découvert que ce muscle était à son maximum à 26 °C. En dessous de 10 °C, il n'était qu'à 25% de ses capacités. Les requins peuvent garder ce muscle à une température comprise entre 20 et 30 °C alors que l'eau n'est qu'à 9 °C. Cela explique en partie ce pourquoi ils ont pu coloniser des milieux très différents pour survivre jusqu’à aujourd’hui.

 

Une espèce très ancienne retrouvée récemment

 

On sait aujourd'hui que les requins sont apparus il y a plus de 450 millions d’années. Or, les paléontologues ont pu rassembler des restes datant seulement de 394 millions d'années. Les principaux caractères du requin ont peu changé depuis son apparition, comme les écailles par exemple.

Les paléontologues disposent aujourd’hui de plus en plus de méthodes pour étudier les fossiles et en déduire la phylogénie des Chondrichtyens et requins actuels, grâce aux méthodes de biologie moléculaire. Ces dernières permettent une « traçabilité » des produits de la mer.

 

Récemment, il a été trouvé le « requin vache » (Centrocymnus coelolepis) qui vit majoritairement aux alentours des côtes Sud-Africaines. Son apparence et son comportement sont très primitifs. En effet, il dispose de très peu de dents et ses yeux ne voient quasiment pas.

Cela peut s’expliquer par son lieu de vie, finalement très sombre. On peut penser que sa mauvaise vue pourrait être due à une adaptation évolutive. Ne l’ayant pas croisé jusqu’à présent, les scientifiques pensent qu’il vivait jusqu’à présent dans des profondeurs très profondes voir abyssales. Ce serait donc le requin actuel vivant à la plus grande profondeur.

Histoire et évolution

Représentation des deux hypothèses concernant les relations de parenté entre les raies et les requins

Phylogénie des requins

 

Les requins font partie des Elasmobranches (nouvelle dénomination des sélaciens), sous-classe des Chondrichtyens. Ils regroupent les Galéomorphes formant quatre ordres de requins modernes (possédant une nageoire anale) et les Squalomorphes comprenant six ordres de requins « primitifs »(ne possédant pas de nageoire anale).

 

Les ordres inclus dans le groupe des Galéomorphes (présentant 5 paires de fentes branchiales) sont :

 

  • Les Heterodontiformes (possédant un dard empoisonné sur chacune de leurs nageoires dorsales, comme le requin dormeur cornu Heterocornus francisci) avec 9 représentants,

  • Les Orectolobiformes (leur bouche étant en avant des yeux et reliée aux narines par un sillon, comme le requin baleine Rhincodon typus) avec 39 représentants,

  • Les Lamniformes (leurs yeux ne possèdent pas de membrane protectrice et leur bouche se terminant en arrière des yeux, comme le grand requin blanc Carcharodon carcharias) avec 15 représentants,

  •  Les Carcharhiniformes (leurs yeux possèdent une membrane nictitante (ou troisième paupière) et leur bouche se terminant aussi en arrière de l’œil, comme le requin longimane Carcharhinus longimanus, le requin marteau Sphyrna lewini ou le requin tigre Galeocerdo cuvier) avec plus de 279 représentants.

 

Les ordres inclus dans le groupe des Squalomorphes sont :

 

  • Les Chlamydosélachiformes (dont le corps est allongé comme une anguille, comme le requin lézard Chlamydoselachus anguineus) avec deux représentant dont un en cours de validation,

  • Les Hexanchiformes (ne possédant qu'une nageoire dorsale, comme le requin vache Hexanchus nakamurai) avec 4 représentants,

  • Les Echinorhiniformes (possédant de grands denticules cutanés, comme le squale bouclé Echinorhinus brucus) avec 2 représentants,

  • Les Squaliformes (ayant un petit museau, comme le sagre commun Etmopterus spinax) avec 119 représentants,

  • Les Squatiniformes (possédant un corps aplati, comme l'ange de mer Squatina squatina) avec 19 représentants,

  • Les Pristiophoriformes (caractérisés par leur long rostre denté comme le requin scie Pristiophorus nudipinnis) avec 9 représentants.

 

La phylogénie actuelle voit deux hypothèses différentes concernant les arbres phylogénétiques présentant les relations de parenté entre les requins actuels et les raies.

 

La première, basée sur des caractères morphologiques, considère que les raies (Batomorphes) font partie du clade des Squalomorphes et sont des requins modernes aplatis dorso-ventralement, adaptés à un mode de vie benthique.

 

La seconde, basée sur des caractères moléculaires, considère que les Batomorphes ne font plus partie des Squalomorphes mais constituent à part entière un groupe-frère aux requins modernes (Galéomorphes et Squalomorphes, constituant le super-ordre des Sélachimorphes). Ainsi, les raies ne constitueraient donc pas un groupe dérivé issu de l'évolution des requins modernes, mais un groupe apparu en même temps que celui des requins modernes.

Un requin vache observé dans les eaux de Cape Town, Afrique du Sud

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