Le petit Homme et moi | Bande De Requins

Le requin n'a pas bonne réputation , en particulier depuis l'essor du film "Les Dents de la mer" . Il arrive parfois qu'un requin s'attaque à l'Homme. Mais, le plus souvent, ce sont les Hommes qui mangent les requins, ou qui les tuent pour en utiliser le foie, la peau, le cartilage et la cornée.

Mais alors, qui des deux, l'Homme ou le requin représent-il un danger de menace de l'équilibre naturel ?

La répartition de certains requins les conduisent en eaux peu profondes, parfois le long des côtes, ou des récifs coralliens. Cela est corrélé avec la température corporelle et la température de l'eau. Les courants marins sont sujets aux changements climatiques. Cela occasionne par conséquent des changements de direction ou de flux migratoires des bancs de poissons, où certains requins peuvent être amenés à les suivre.

Par ailleurs, l'affluence et l'essor du tourisme dans certaines îles sont sujets à la rencontre avec les requins, pouvant occasionner quelques inquiétudes.

LES CONTACTS AVEC LES HOMMES

UNE IMAGE A SOIGNER

Une étude publiée dans Conservation Biology montre comment le requin a mauvaise réputation dans la presse. Les chercheurs se sont consacrés sur des articles américains et australiens parus entre 2000 et 2010.

Ce qui en ressort est incroyable !

52 % des articles traitent d'attaques de requins,
59 % présentent une image négative du requin,
11 % seulement des articles parlaient de la préservation du requin,
19 % présentaient des sujets positifs sur les requins.

Les journaux australiens étaient plus focalisés sur les attaques de requins, alors que les américains font appel aux livres, aux films et documentaires.

PAS FACILE DE PARTAGER LES OCEANS

Un recensement autour des îles Hawaiiennes montre que les populations de requins de récifs ont fortement chuté, jusqu'à presque 90 % dans les zones densement peuplées. Cette étude a été menée sur 46 îles, entre 2004 et 2010, avec 1 600 sorties en mer. Celle-ci a montré qu'en présence d'une zone fortement peuplée, les requins y sont moindre, en comparaison avec des îles isolées, ou des atolls. La conclusion de Marc Nadon, auteur de l’étude au Joint Institute for Marine and Atmosphere Research à l’université d’Hawaï est que « en bref, les humains et les requins ne cohabitent pas ».

Pas moins de 10 % autour des îles Samoa et de l'Archipel des Mariannes ! Tout cela à cause du marché qu'apporte les requins, ou encore des prises accidentelles lors de la pêche.

Une autre étude, conduite par le Dr Shelley Clarke autour de la Communauté du Pacifique, a été menée sur les populations de requins tels que le requin mako, le requin bleu, le requin soyeux ou encore le requin longimane.

Une diminution de la population de ces requins a été constatée, de même qu'une baisse de la taille moyenne du longimane et du requin soyeux ! La baisse des prises pour le requin longimane est de 17 % par année. C'est le seul requin à être soumis aux limites internationales de prises dans le Pacifique. Pour quelles raisons ? Tout simplement à cause de ses ailerons...

La plupart des espèces dangereuses pour l'Homme attaquent lorsqu'elles sont dérangées. L'International Shark Attack File a remarqué un changement significatif dans les eaux américaines: alors que les attaques contre les baigneurs diminuent, celles contre les adeptes du surf augmentent. En effet, la silhouette d'un surfer vu du dessous ressemblerait fortement à celle d'un phoque, d'une otarie, ou d'une tortue, proies privilégiées par le grand requin blanc.

QUI MENACE QUI ?

Les requins ont évolé durant près de 400 millions d'années ! Leur évolution est donc trés impressionnante et résulte du fait qu'ils n'ont pas réellement connu de menace jusqu'à aujourd'hui. Positionné au sommet de la chaîne alimentaire dans l'océan, le requin contribue à l'équilibre en régulant des populations marines. Il a un rôle déterminant dans les écosystèmes marins.

S'il est vrai qu'il convient de faire très attention aux requins et ne pas sous évaluer le danger qu'ils représentent, il est également vrai que les poissons cartilagineux, y compris les raies et les pastenagues sont victimes d'un vrai carnage dans les mers du monde. Ce massacre menace la survie meme des espèces et pourrait se révéler dangereux pour l'équilibre des milieux marins dans lesquels les requins tiennent le rôle de grands prédateurs.

L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a répertorié plus d'une vingtaine d'espèces de requins sérieusement menacée d'extinction. Les populations de requins de l'Atlantique Nord ont chuté de moitié durant les 15 dernières années. En Méditerranée, il est apparu que plusieurs espèces sont en voie de disparition avec notamment le requin bleu, une espèce de requin renard, deux espèces de requins taupes et une espèce de requin marteau.

En raison d'une pêche excessive pour un intérêt financier, le requin marteau, le grand blanc, le requin tigre et le requin renard déclinent de plus en plus. Par ailleurs, de nombreuses espèces juvéniles sont capturées et tuées. En effet, les requins se reproduisent lentement et peu souvent. Leur maturité sexuelle n'arrive qu'une fois adulte ou lorsqu'ils ont atteint une taille optimale à la reproduction. Les gros requins ont en moyenne quatre petits par an, ce qui les rend vulnérables à la surpêche.